Samedi 24 septembre, une trentaine d’habitant-es de Cugy ont accepté de participer à des ateliers sur le climat. Leur objectif? coopérer avec les autorités communales pour trouver et prioriser les actions à mettre en place à court et moyen termes. Les participant-es étaient motivé-es et les échanges fructueux. Retour sur cette matinée un peu particulière.
Afin d’atteindre ses objectifs climatiques en 2030 et 2050, le Canton de Vaud a démarré depuis une année un programme intitulé PECC (Plan Énergie et Climat Communal). Ce dernier vise à aider les communes à entreprendre rapidement des actions pour répondre aux enjeux énergétiques et climatiques. Pour aider les petites communes comme Cugy qui n’ont pas de personnel dédié aux questions environnementales, le Canton leur octroie un soutien financier pour qu’elles puissent se faire accompagner par un bureau spécialisé en durabilité. Le Canton leur donne également une marche à suivre comprenant les thématiques à traiter ainsi que toutes les informations utiles les concernant. En échange, les communes acceptent de suivre les étapes et les échéances imposées par le programme.
Une démarche utile pour comprendre les attentes de la population
Dans la construction d’un PECC, l’un des prérequis du Canton est que la population soit consultée. La commune de Cugy a choisi d’y répondre en invitant l’ensemble de ses habitant-es à prendre part à des ateliers participatifs. Pour Jean-Pierre Sterchi, vice-syndic et président de la commission de l’énergie et du développement durable de Cugy, cette étape n’est pas une contrainte. Il la trouve même indispensable, car la population sera la première concernée par les mesures prises. Néanmoins, l’opération n’est pas forcément aisée. « Nous avions organisé une première journée au mois de mai mais elle a dû être reportée à cause du manque d’inscriptions. Aujourd’hui, nous avons réussi à recruter 34 personnes, ce qui est correct. Je suis surtout content de voir qu’il y a des profils très hétérogènes avec aussi bien des jeunes, des retraité-es, des hommes et des femmes. » Cette augmentation de la participation est en partie due à un stand que la Municipalité a organisé à la fête du village quelques jours auparavant. Le but était de promouvoir l’événement mais également de récolter des propositions directement sur place sur un grand tableau blanc. « Nous avons reçu une vingtaine d’idées très intéressantes sur le stand. Si nous ajoutons les réponses d’un sondage qui a été envoyé à tous/toutes les habitant-es et les propositions des ateliers d’aujourd’hui, nous obtiendrons un bon recensement des directions à prendre pour le PECC mais aussi nous permettons de rapprocher la population des autorités », ajoute Jean-Pierre Sterchi.
Une matinée productive
Après un café-croissant et quelques mots de bienvenue, les participant-es étaient réparti-es en six groupes avec pour consigne de traiter chacun les trois thématiques suivantes: la mobilité, la biodiversité et la consommation et production de déchets. Les groupes étaient encadrés par l’équipe d’eqlosion qui leur avait préalablement distribué des informations chiffrées tirées du bilan carbone effectué sur le territoire de Cugy. À la fin de l’exercice, les groupes étaient invités à restituer la synthèse de leurs discussions. Au final, ce sont plus d’une centaine de mesures concrètes qui ont été proposées, dont certaines revenues plusieurs fois telles que l’interdiction de planter des espèces végétales exotiques et envahissantes sur la Commune ou encore la création d’une citerne d’eau de pluie pour l'arrosage public. « C’était important pour moi d’être présent. En tant que conseiller communal, je m’intéresse à ce qui se fait et je trouve bien qu’on demande l’avis des gens car ils se plaignent souvent lorsque ce n’est pas le cas », explique Eric Bron, l’un des participants. « Et puis j’ai bien aimé le format et la dynamique de la journée. Les discussions étaient intéressantes et j’ai eu l’occasion de rencontrer de nouvelles personnes ». Un avis partagé par Philippe Muggli, un autre participant également conseiller communal. « Maintenant on attend surtout d’avoir la synthèse pour voir si tous les groupes ont partagé les mêmes préoccupations ». Une troisième participante, Anne-Catherine Bouet Pelloux, admet trouver les sujets complexes et explique qu’elle était surtout motivée à entendre les propositions des autres participant-es. « Je suis venue pour m’enrichir et j’ai trouvé les idées discutées inspirantes. Mais tout cela reste très abstrait et maintenant j’ai surtout hâte de voir ce qu’il va advenir ». Une attente partagée par toutes et tous, avec la satisfaction de voir leur commune agir et la curiosité de voir comment leurs propositions seront intégrées par la Municipalité.
Des méthodes sensiblement différentes d’une commune à l’autre
Les communes sont libres de choisir la manière dont elles souhaitent impliquer leur population. Les méthodologies utilisées se font sur mesure et peuvent, par conséquent, changer en fonction des envies et besoins exprimés par les Municipalités. À Etoy, par exemple, les participant-es ne pouvaient travailler que sur une seule thématique à choix. À Essertine-sur-Rolle, les ateliers ont nûment laissé place à une exposition. Plusieurs panneaux étaient affichés pour présenter les thématiques et leurs enjeux. Les habitant-es pouvaient alors participer en écrivant leurs propositions sur des panneaux blancs prévus à cet effet. Aucune inscription n’était nécessaire pour entrer. Les trois communes ont par ailleurs toutes mis en place un sondage en ligne pour pouvoir toucher un plus large panel.